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J’ai toujours dit que c’était ma saison préférée. A cause des couleurs, et en fait c’était Madrid qui me plaisait en automne. Il ne fait plus très chaud, et puis comme il y a beaucoup d’arbres dans les rues, et que leurs feuilles changent de couleur, c’est tout simplement beau. C’est un signe de changement, après les mois monotones de chaleur.

Je me démande s’il n’y avait pas un peu de narcissisme là  dedans, car c’était aussi la saison de mon anniversaire. Cadeaux, célébrations et puis je pouvais toujours dire que j’étais un être de l’automne. C’est quand même gai d’avoir son anniversaire marquant le début d’une saison (ma soeur c’est le 21 mars, le printemps!). Et souvent ça tombait même le jour de la rentrée des classes.
Ma vie a été jusqu’ici rythmée par la scolarité. Otoà±o signifiait rentrée, après l’éloignement trop long de ce lieu que j’adorais : l’école! Surtout pour les copains et copines et parce que l’on pouvait passer des heures à  écouter des histoires, et à  vivre dans un cadre qui ne dépend pas beaucoup de nous.

Mais je ne crois pas avoir jamais senti un changement tellement radical que je ressens maintenant. Je me demande si le Earth Activist Training n’a pas eu cet effet, d’accorder mon corps avec les saisons. C’est vrai que j’ai eu un printemps éclatant, un été fou, et voilà  maintenant que je me sens calme, calme, calme… et bon, pour tout dire prise de mélancholie. Si c’est cela, j’en suis heureuse. J’aimerais bien être plus arbre, plus biche, plus otarie…
Santa Cruz est très différent, il n’y a plus cette présence pétillante et agaçante des vacanciers. Il y a moins de traffic. Et si cet été je m’en fichais avec quelque fierté quand on riait de moi parce que je nageais dans l’océan sans complet de surfeur… maintenant je ne suis plus aussi fière. Résultat, depuis que je suis rentrée, je regarde les vagues avec nostalgie et regret, comme si j’avais perdu un amant pour toujours (l’été prochain je ne serai sans doute plus là ).
On n’entend plus les cris de la montagne ruse près de la plage (on commence à  nouveau à  entendre les lions de mer).

Les feuilles se couvrent de rouge et les cous de foulards…

Pourtant les étudiants continuent à  se balader en tongues et les filles sans en mini-jupe sans bas… ce qui fait que sarah et moi, le matin, quand nous montons dans le bus pour le campus, couvertes de nos vestes polaires, frissonons et rions nerveusement… je me souviens de ma grande mère qui me grondait pour sortir sans écharpe, tout en disant que les jeunes n’ont jamais froid, mais alors c’était moi qui était jeune et c’était mon cou dénudé.

Quand est-ce que j’ai commencé à  avoir froid? Pour se consoler je me souviens de  sarah qui a dit “c’est quand même subjectif”. Et c’est vrai que cet été les nuits il “chillait” et je sortais aussi la nuit en sandales et sans bas, et il ne faisait pas si chaud que ça. Mais c’était Summermaria…
Bon, voilà . En fait c’est Sarah qui m’a donné la clé. Je lui disais perplexe à  peine rentrée que ce n’était pas le même santa cruz, et que je n’étais plus la même.

Alors elle a hausse les épaules en souriant doucement… ben oui, c’est l’automne.

Mais ma soeur a aussi dit, rappelle toi, que de l’autre côté, non pas à  l’est mais au sud, là  où elle vit maintenant, c’est le printemps, et que de ce côté j’ai aussi une partie, la moitié de moi quand je veux bien y penser… Donc il y a rien à  faire, je ne peux jamais être tout à  fait automne ni tout à  fait printemps.

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